Paris, une capitale à 80 000 chevaux – Construction d’une ville par traction hippomobile
Article dans le catalogue d’exposition « Paris Animal », sous la direction de Léa Mosconi et Henri Bony, Pavillon de l’Arsenal, Paris, 2023
Jusqu’à la Première Guerre mondiale, les animaux font partie du quotidien des Parisiens. En 1880, on ne décompte pas moins de 78 908 chevaux appartenant à 9 783 propriétaires, dont environ un quart est utilisé par la Compagnie générale des omnibus. Environ 5 000 chevaux logent dans chaque arrondissement de la capitale. Ce quadrupède tient une place centrale dans les transports, les divertissements et, en tant que force motrice, dans les secteurs industriels et agricoles. L’usage du cheval façonne l’organisation de la capitale et participe à sa transformation urbaine : les bâtiments parisiens sont conçus pour accueillir des écuries au rez-de-chaussée, à proximité des activités et des logements des Parisiens ; les espaces publics sont aménagés pour une meilleure ergonomie ; les véhicules de transport des passagers et des marchandises définissent les gabarits architecturaux et urbains. Au xixe siècle, les animaux peuplent Paris et côtoient les citadins, qui ont un rapport au vivant, et particulièrement au cheval, différent de ce que nous connaissons aujourd’hui. Mais l’industrialisation fait quasiment disparaître les chevaux : supplanté par le moteur à explosion, ce « mode de traction » décline. Il n’y en a plus que 17 305 en 1912.
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